Get all 6 ROUDA releases available on Bandcamp and save 15%.
Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of LES MOTS NUS (LECTURE MUSICALE), FATRAS, THE FRENCH GUY, CHAUVE QUI PEUT (Radio Edit), A L'OMBRE DES BRINDILLES, and MUSIQUE DES LETTRES.
1. |
Le hurlement du sourd
01:00
|
|||
Le hurlement du sourd
Parce que l’histoire commence sur le boulevard Ménilmontant
Et que pour cette musique des lettres j’ai vraiment pris mon temps
Parce qu’on est toujours un peu seul dans nos silences et nos sourires trop distants
Parce qu’on a traversé le deuil sous les flocons de neige d’un ciel trop menaçant
Parce qu’en six ans ouais j’en ai fait des soirées slam
Dans ces cafés à savourer tous ces instants qui caressent l’âme
Parce que l’oralité se partage autour d’une scène autour d’une table
Et qu’à douze ans j’avais déjà quelques quatrains dans mon cartable
Parce que l’home reste un animal qui s’habitue à tout
Et qu’on apprend à se relever seulement si on prend des coups
Parce qu’entre deux notes j’aimerai saisir le hurlement du sourd
Ce cri sans gorge et sans glotte qui combat l’ironie du sort
Parce qu’on écrit un peu partout pour que nos paroles restent fugitives
Et qu’on ira jusqu’au bout jusqu’à ce que poème s’ensuive
Parce que j’aurai encore longtemps cette boule nouée au fond du ventre
Et que je ne suis pas mort si ma musique est vivante
|
||||
2. |
Donnez-moi ma chance
03:51
|
|||
Donnez-moi ma chance
Mon Hip Hop m’accompagne de la ville à la campagne
C’est ma meilleure compagnie quand je suis perdu dans mes montagnes
Il renforce mon mental et quand j’ai froid il me sert de pagne
Et quand j’ai faim il me sert de pain et que je tombe il me sert de poignée
Avec lui je me sens de taille à dormir sur la paille
Sans princesse orientale en souhaitant que le destin m’épargne
Je parle comme je rappe et rappe autant que j’en parle
Je n’en rajoute pas car dans cette partie de cartes je suis venu prendre ma part
C’est juste un rappeur de plus sur Paris
Une brindille qui a poussé dans un couloir de bus
Le fruit d’une mauvaise graine mélange de sentiments de joie de haine
Je sais que tous me comprennent je rappe pour ceux que la vie comprime
Une capuche sur la tête et dans ma poche quelques compresses
J’ai ma gouttière pour faire la fête quelques sanglots pour tous les traîtres
Je sais que le temps me presse et parfois même que je pourrais presque
Saisir cette chance et pourquoi pas en faire une fresque
Mais donnez-moi ma chance et ne me dîtes pas que je l’ai volée
J’ai toujours les mêmes rêves être invisible et pouvoir voler
Ma foi je suis écrivain les mots sans moi s’ennuient
Mais moi sans eux c’est rien alors ma plume embrase mes nuits
Mais donnez-moi ma chance et ne me dîtes pas que je l’ai volée
J’ai toujours les mêmes rêves être invisible et pouvoir voler
Des petits bouts de papier qui s’envolent pour l’éternité
Décrivent mon destin et le dessin de ma réalité
Mon Hip Hop est ma flamme il me réchauffe et il me soigne
Tempère mes états d’âme et les éclaire de lumière diaphane
Et même si mes ailes crament que mes habits sont toujours crades
C’est le seul de mes amis qu’empêche la tempête dans mon crâne
C’est un vaccin contre la crainte une main tendue avant la chute
Un bel écrin pour tous mes doutes et mon crayon une douce étreinte
Car mes pensées sont simples et dans ma tête il y a deux enceintes
Où se répètent toutes sortent de samples parmi lesquelles
« Faudrait que je m’en sorte » faudrait qu’on sorte
Qu’on jette un sort au coquin de sort qu’on pète le score
Ou bien que nos textes soient lettres mortes faudrait qu’on pète
On se sent plus fort avec ses potes faudrait qu’on se porte
Hip Hop français protège ton coffre fort
Je ne suis pas très fort de coffre ni vraiment trop précoce
Mais pour ce tour de force j’ai du ramasser des corps
Et puis renforcer l’écorce afin de prouver que j’ai l’étoffe
|
||||
3. |
Visions d'Afrique
03:40
|
|||
Visions d'Afrique
Multivisions d’Afrique misère et guerre sur nos écrans géants
L’écart se creuse à pas de géant mais rien n’est moins gênant
A croire qu’il y a dans nos gênes un chromosome d’indifférence
Et quelques milligrammes de honte pour tout ce qu’a fait la France
Elle s’est sentie coupable donnant aux places des noms d’indépendance
Mais dans la salle de classe le cours d’Histoire absorbe les tâches de sang
Et je suis qu’un tout petit blanc qu’a écrit ce texte sur un tout petit banc
Et ma vision d’Afrique je la restitue en titubant
Pas frère de sang mon frère mais frère de béton frais
Ou frère de son si tu préfères les mystères intrigants
Comme avant-goût d’enfer j’ai pas connu le goût du fer
Ni peine de prison ferme pour ma couleur depuis la cour des grands
Je suis le petit fils des pires brigands et malgré moi le descendant des colons d’Occident
Je viderai mes cartouches d’encre et mélangerai le blanc à toutes les couleurs pourpres
Pour accoucher d’une écriture métisse
Moi je voudrais raconter des contes avec un tout petit peu d’écoute
Et j’emmerde Benetton gros con trouve une couleur au son
On est pas frères de sang on sera au moins frères de béton
Nous caresserons le vent avec le pigment de nos peaux
Moi je voudrais raconter des contes avec un tout petit peu d’écoute
Et j’emmerde Benetton gros con trouve une couleur au son
Mais je suis qu’un tout petit blanc qu’a écrit ce texte sur un tout petit banc
Et ma vision d’Afrique je la restitue en titubant
J’ai fait un rêve étrange un rêve en noir et blanc
Un rêve que j’écris blanc sur noir dans le silence d’un tremblement
Un rêve où les couleurs s’inversent comme les deux pôles d’un aimant
Un rêve où les nuages s’arrêtent car hier soir la lune est morte
J’ai vu la lune devenir noire et même la nuit devenir blanche
Des idées blanches au marché noir une magie noire chauffée à blanc
Dans le blanc de l’œil je vois tout en noir
Lecture du premier roman noir à marquer d’une pierre blanche
Je suis blanc comme neige je travaille au noir
Derrière mes lunettes noires mon regard noir tire des balles à blanc
Et puis le rêve s’arrête et dans mon texte y’a comme un blanc
Je suis assis sur un banc
Et comme dans un trou noir je ne sais plus ce qui est noir ou blanc
Ça s’est passé au métro Blanche à la sortie d’un couloir noir
On m’avait laissé carte blanche pour retranscrire ce que j’ai cru voir
Alors j’ai dit que j’ai fait un rêve
J’aurai pu faire un texte plein de dérision et de potentiel comique
Raconter quelques blagues à base d’Africains squelettiques
J’aurai pu faire un texte aux dimensions écologiques
Du genre je milite dans une association de défense des éléphants et des visions d’Afrique
J’aurai pu faire un texte avec une réelle profondeur tragique
Sur un ton pathétique avec force de détails sur l’origine du sang qui gicle
J’aurai pu faire un texte avec des cartes des chiffres et tout plein de statistiques
Me la jouer géographe avec un semblant de discours didactique
J’aurai pu faire un texte bien formaté et bien démagogique
Vous parler du sida et des contrats cachés pharmaceutiques
J’aurai pu faire un texte en me passant de rimes en –iques
Vous voyez bien que c’est impossible alors promis je m’en passerai pour la suite
|
||||
4. |
||||
Les poètes se cachent pour écrire
Les poésies se cachent et la plupart naissent lorsque le jour se lève
Au moment où les yeux se mouillent et volent comme un voile que le vent soulève
Je me cache pour écrire ce que ne sauraient dire mes lèvres
Ce que ne saurait dire la lune qui m'envoie ses rêves qui dévorent
Les sentiments que le cœur refoule s'expriment dans mes paragraphes
S'impriment dans le cœur des foules comme le ciment marqué par un graff
Mon stylo et ma main sont comme reliés par une greffe
Je m'accroche aux parois mais je n'ai pas assez de griffes
Les poètes se cachent pour écrire, moi à chaque fois j'ouvre une parenthèse
Où le temps se suspend, où mon esprit surpasse toutes mes hantises
On a encore sur nos peaux les empreintes de la glaise
Qui s'asséchera d'un coup avant que Souleymane se taise
Le silence m'étouffe, mais je reprends mon souffle à chaque mot
Qui me recouvrent d'une étoffe à une époque où les princesses n'embrassent plus les crapauds
L'écriture me délivre, elle ouvre des espaces clos
Dessine des fleurs sur la peau de l'éclopé au sourire presque éclos
C'est pas que j'ai pas de mémoire, mais c'est un vaste trou
Où je me perds lorsque le ciel est noir et que je déteste tout
Les poètes se cachent pour écrire alors cette fois j'oublie tout
Mes défauts, mes atouts, mes défis, mes atomes, moi j'suis fou de ce thème et c'est tout
Les poètes se cachent pour écrire, Souleymane regarde nous
On est sortis de notre cachette et maintenant on vous regarde vous
|
||||
5. |
||||
Dernière cartouche
Souleymane Diamanka
J’écrirai nuit et jour comme si ma vie en dépendait
Et je serai imbattable au combat des vents d’est
Comme si c’était ma propre mère que je défendais
Je serai la plume humaine de la poésie si elle me le demandait
Je courrai après l’horizon de mes rêves jusqu’à le devancer
Je vivrai d’amour et de phrases avec des milliers de vœux à dépenser
Je deviendrai poète et j’inventerai un ciel raturé par un vent torrentiel
Et je raconterai l’histoire du miracle vagabond
Fils d’une prophétie trop ancienne
Je danserai au milieu des serpents
En chantant le serment du faiseur de pluie
Je lirai la partition des mélodies du ghetto
Qui porte encore l’odeur des taudis maudits
Pour que la poésie se propage
Comme une épidémie positive
Je tiendrai ces murmures comme si c’était ma forteresse
Et j’écrirai cette dernière ligne à même ton âme
Pour être sur que la métaphore te reste
Rouda
Je fabriquerai en secret des poèmes clandestins
J’écrirai juste pour écrire même pas pour un grand destin
Je consignerai l’instant où le rêve se crée dans de grands cahiers à dessin
Je laisserai mon empreinte avec de la craie de la cendre ou du sang
Je resterai parfois muet ou je dirai tu n’as qu’à lire
Entre les lignes de front toutes les raisons de ma colère
Je rêverai à l’air libre et vivrai libre comme l’art
Et tous les livres ouverts auront des allures de trésor
Je ne serai pas un porte-parole mais je laisserai mes paroles clouées sur les portes
Et nous ferons du prose à porte en une cohorte de poètes télépathes
Je forgerai des lettres à l’encre forte j’écrirai des poèmes d’un seul mot
Je ne les dirai qu’une seule fois je garderai mes manières de sale môme
J’userai de vers sans attache sans papiers sans abri sans estime
J’inventerai des paroles hologrammes et planétaires du fait du vent
J’irai cacher mes vérités au plus profond des mes rétines
Et d’un regard je vous dirai je vais résister en existant
|
||||
6. |
||||
Paris Canaille ... Paris racaille
Rouda
J’ai mis mes pompes mon Lévi-Strauss j’ai vu les rades les p’tits bistrots
Les vrais prolos les aristos appelle-moi titi parigot !
Oh ! Maraîchers Saint-Fargeau bouches d’égout caniveau
Boulevard Davout les maréchaux pourtant j’suis né à Croix-de-Chavaux
J’aime ma ville son bruit de foule ses battements de cils et ses dessous
Quand dans la nuit Paris se saoule parfois y’a de quoi devenir fou
Fou ! Paris s’enivre Paris s’en fout Paris canaille car sans le sou
Et sans ses rues j’avoue je ne suis rien du tout
J’aime le Paris pourri, Paris chéri, Paris pour y courir
Paris taudis barricades et cafés populaires
J’aime le Paris touriste, Paris che-ri, Paris torride
J’aime le Paris triste et ses colères spectaculaires
J’aime Paris la ville qui m’a vu naître
La ville qui m’a vu pleurer tomber glander sombrer
Trouver toutes les portées et toutes les notes de la Musique des Lettres
Paris canaille, Paris marlou, Paris filou, Paris chelou, Paris relou, Paris c’est flou, Paris c’est fou
Paris ma ville aux yeux de loup
Paris racaille, Paris bandit, Paris dandy, Paris taudis, Paris caddie, Paris ça te dit, Paris maudit
C’est dans Paris que j’ai grandi
Neobled
83 Paris m'a vu naitre du fruit d'un amour perdu
Je n'ai jamais choisi d'être
Paris la grande elle était déjà là à mon arrivée et le sera bien longtemps après mon départ
On se s'ra au moins croisé
Tu m'auras vu cul nu faible à genoux, dépassé, fort et même la rage au ventre
Tu m'auras vu me relever
On s'ressemble tu m'as appris à lire sur le pavé
J’ai déjà pris les paris rien à faire pour moi s'en est joué
Paris un de mes organes une partie de moi même
J’aurais peine à vivre sans un poumon alors que ferais-je sans elle
Tu m'as connu tu m'emporteras à jamais dans ces rues
Et dans ces quartiers ou rough j'ai appris à marcher
Paris saigne paris je t'ai haï
Paris Paris je t'aime pourtant paris on s'est pas choisi
Paris parti pourtant paris reste joli poli
Paris passe d'abord même si j'adore le Paris pourri
Lyor
A 10 balais je dévale les allées de Paris Belleville,
A l’époque la vie se dévoile ma mère me disait : « t’fais pas d’bile »
Pas d’bol ! Les soucis déboulent, de Boule et Bill on passe à kill Bill
Blasé, on veut devenir le plus mauvais parmi les vils
Pour me débarrasser de mes pensées entassées, embrasées,
J’ai embrassé Paris ses rues, ses vues, ses avenues encrassées
A Ménilmontant, j’passais mon temps, r’montant mon passé
Je n’ai cessé d’observer les enfants, les fous, les cassés
A 20 piges, le Paris des innocents déraille
Et là tu piges qu’il faut le goût du sang dans Paris racaille
Et tu sauras que quand on parle des pigeons de Paname
Il ne s’agit pas forcément du sale animal qui donne le vague à l’âme
Aussi en vogue chez l’homme assurant la survie du parigot
Des petits vols, des petits deals, des délits à tire l’arigot
Welcome to paname, messieurs, mesdames, c’est so super !
Les asticots sont devenus les poulbos de ce millénaire !!
|
||||
7. |
Parlez-moi d'amour
02:23
|
|||
Parlez-moi d'amour
Tu veux que je te parle de rue que je ne te parle plus de barres de rire
Que je parle de …. te dire que toutes nos fantaisies
Au coin de nos avenues sont devenues délits
Que cinq jeunes qui s’attroupent est un danger plus grand que mille mendiants à New Delhi
Tu veux que je parle de droits de l’homme te dire qu’en France
Ce n’est qu’une apparence qu’on efface d’un coup de gomme sans que personne ne le soupçonne
Ou bien que je parle de flics de répression de ce qu’elle implique
Te dire que les coups de pression sont devenus systématiques
Qu’il faudrait de nouveaux mots à inventer pour décrypter tout ce que le système applique :
Pauvricide médialiénation télémagogique
Tu veux que je parle de ces hommes de ces femmes qu’on enferme
Qui ont beau crier « Sésame ouvre-toi » ce sont toujours de lourdes portes qui se referment
Ou bien que je parle des mécanismes qui désinforment
Des nouvelles formes de violence légitime le monopole des élites se renforcent
Tu veux que je parle des moins de 25 ans qui gagnent leur pain mais perdent leur temps
Dans des contrats précaires des pseudos missions d’intérim
Ou bien que je te dise de cette machine pleine de surprises
Qu’elle fera de nos petits de nos bambins une putain d’armée de Mesrine
La médecine pour les riches voilà ce qui se dessine
Et nous pourrons crever au bas de l’affiche voilà ce qu’on nous destine
Tu veux que je parle des conditions de vie dans les prisons françaises
Te dire qu’on y torture qu’on censure les suicides dans le silence de glaciales parenthèses
Ou bien que je parle des bavures policières par nature
Forcément confidentielles et certainement nocturnes
Te dire que des quartiers entiers vivent à l’écart des fantômes gris
Cernés par des cars de bleus dans un décor horrible tout planté d’arbres morts
Tu veux que je te dise que le pouvoir est comme un livre
Ecrit à l’encre noir de pulsions divisibles
Que la justice n’est pas aveugle que ses coulisses sont invisibles
Pour la police faut même pas le DEUG donc je préférerai l’usine
Même si les réseaux s’enracinent dans des principes indicibles
Entre Raison et Narcisse et dans l’odeur d’un racisme ambiant
Tu veux que je te parle des 39 heures d’un standardiste
Du ventre vide d’un Rmiste du sourire satisfait de nos patrons sinistres
Ou bien que je parle de tous ces logements vides tandis que des milliers de sans-abri
Survivent dans le froid et la faim d’un bol de riz
Tu veux que je parle des charters surchargés qui s’arrachent du sol
Des amours clandestines que nos frontières âgées consolent
Ou bien que je dise des travailleurs migrants qu’ils dorment dans les sous-sols
Des ministères qu’ils ont construits dans les odeurs d’aérosol
|
||||
8. |
Merci (avec Omea)
03:50
|
|||
Merci
Rouda
Merci maman de m'avoir fait naître dans le bon pays,
Merci aussi pour cette enfance même si des fois j'ai désobéi.
Merci de nous avoir donné la chance, d'avoir consolé nos souffrances,
D'avoir rempli le vide par ta présence.
Merci pour tes paroles si douces, merci pour tes caresses et pour ma première trousse.
Merci aussi pour ta compréhension, tes coups de pression et ta patience,
Ta compassion et tes silences, ton attention et ta confiance.
A côté de toi on a grandi, c'était pas le luxe ni un taudis,
Mais grâce à toi on a appris à apprécier la vie et puis,
On a compris que toute chose avait un prix,
Que les rêves les plus fous pouvaient finir au fond d'un puits.
Merci aussi d'avoir compris nos envies, supporté nos sorties,
Donné ton avis sur nos amis, de nous avoir averti…
On est sorti de ton ventre, et puis le notre tu l'as rempli,
Pansé nos plaies, séché nos larmes et accepté l'oubli.
Merci à toi, pour le toit, pour tout, et pour le temps que tu aurais passé pour toi.
Maman, j'te remercie tous les jours, même si le gosse que j'suis toujours,
T'as causé des soucis, acceptes mon récit d'amour.
Omea
La vie est faite de choix difficiles à assumer
Tu es parti laissant tes deux fils ici assommés
Par l’annonce de ton départ t’as laissé une mère en pleurs
Tu nous as laissé un de ces soirs où tu nous as brisé le cœur
Et les autres me demandaient pourquoi je ne dansais pas
Je leur disais seulement que moi j’avais pas le cœur à ça
Ça cicatrise les blessures mais une famille sans père n’en est plus une c’est une cassure
Chez nous maintenant maman pleure
J’étais enfant je suis passé homme de la maison en une heure
C’était comme tomber dans un puits sans fonds
La vie c’est comme ça certains s’élèvent d’autres s’enfoncent
D’autres tombent et ne se relèvent pas
Aujourd’hui ce que je pourrais te dire tu m’as manqué papa
Pourquoi tout ça nous a conduit à ton absence
En réponse il a fallu accepter ton silence
|
||||
9. |
||||
Juste une période de ma vie
Ca s’est passé une nuit d’été et ce soir là il faisait chaud
J’étais un lion en liberté avant d’entrer dans un cachot
Apprendre à vivre autrement, courir seulement dans mes pensées
Accepter d’être différent pour continuer d’avancer
Pardonnez-moi Messieurs Mesdames pour ce début de texte un peu brutal
Moi non plus je n’étais pas prêt, depuis j’ai travaillé mon mental
J’ai sué pour récupérer quelques gestes et pour retrouver l’envie
Je n’oublierai jamais tout le reste mais c’est juste un période de ma vie
Ça c’est passé une nuit d’hiver et ce soir là il faisait froid
Mais dans la course des étoiles la lune semblait nous dire à tous « s’il te plaît tais-toi »
Le caniveau charriait nos larmes et les échos de nos sanglots nous étouffaient
Nous venions de déposer les armes c’est con je pensais avoir tout fait
Pardonnez-moi messieurs mesdames peut-être que je manque de pudeur
A dérouler le tapis des mes drames de mes colères de mes douleurs
Mais le poète reste incompris comme le marin sans son navire
Dans ces mystères faîtes le tri c’est juste une période de ma vie
Ca s’est passé dans un grand bureau dirigé par une bande de voleurs
Pendant 4 ans, ça a été chaud de faire le grand écart avec mes valeurs
Au début c’était marrant, mais jamais vraiment passionnel
Aujourd’hui j’ai choisi entre aimer ma vie et une belle carrière professionnelle
Vous moquez pas Messieurs Mesdames en m’imaginant bien habillé
Dans un univers marketing où les seules stars sont les billets
En partant, j’ai volé une agrafeuse, un bâton de colle et un préavis
J’ai encore des chemises dans un placard mais c’est juste une période de ma vie
Ça c’est passé dans un tout petit bureau avec des vieilles coincées du cul
Et puis des cons à tête d’écrou emmêlés dans de vieux rideaux
Je me la racontais avec mes potes et je leur disais
« Si si les gars je vous jure j’ai un super boulot »
Mais cette époque s’est prise un stop le jour où on m’a dit :
« Rouda t’es convoqué chez la dirlo »
Vous moquez pas messieurs mesdames c’était une première fois et mon dernier licenciement
Mais il m’a suffit d’une fois pour voir que DRH ne rime pas avec le mot « sentiment »
Ils voulaient voir ma rage mais ce jour là je crois que j’ai ri
Et puis j’ai tourné la page c’est juste une période de ma vie
C’est juste une période de ma vie j’y mets des joies j’y mets des peines
J’y mets mes regrets mes envies et quelques milligrammes de haine
C’est juste une période de ma vie je sais même pas pourquoi je t’en parle
Je te connais depuis deux minutes et demi mais faut que je m’arrête je te sens tout pâle
Ca s’est passé un jour de printemps, mon cœur a battu super vite
Dès que je la voyais mes yeux brillaient et y’avait de la buée sur les vitres
Je voulais son bien être plus que le mien et ça j’avais pas l’habitude
Celui qui la touche, je lui brise les reins, c’était ça ma seule certitude
Vous êtes émus Messieurs Mesdames en voyant un grand con amoureux
Je voyais notre chemin tout tracé, j’étais confiant, c’est dangereux
Car quand nos routes se sont séparées, c’est un coup de poignard que j’ai pris
Et j’ai compris avec dépit que c’est juste une période de ma vie
Ça s’est passé un jour d’automne et dans mon cœur j’ai ressenti la fission des atomes
Si j’avais été sourd j’aurais jeté mon sonotone pour la musique de cette femme
Et même l’aveugle aurait brisé sa canne pour voir cette beauté créée par les hommes
Quand dans ma rue on disait :
« Elle fait mal au crâne » de peur d’être brûlé par la flamme
Vous êtes émus messieurs mesdames mais cette histoire a nourri des sitcoms
Et puis apaisé mes nuits blanches comme une pommade qui me calme
Je vous le jure plein de chanteurs entonnent pour elle des mélodies
Moi je la chante tous les jours c’est juste une période de ma vie
Ca s’est passé dans un petit bar, j’étais venu avec Jacky
J’ai vu des gens poser des textes, je lui ai demandé c’est qui (…)
J’ai regardé, j’ai écouté et je me suis pris une grande baffe
Aujourd’hui dans ma chaîne hi-fi, j’entends nos voix sortir des baffles
Ce n’est que du slam Messieurs Mesdames et j’espère que vous appréciez
La poésie du macadam, j’y consacre des moments précieux
J’ai des rimes plein la gorge mais si vous voulez mon avis
Si ça se trouve c’est comme tout le reste c’est juste une période de ma vie
Ça s’est passé dans un petit bar le Côté Zèbre ou l’Union Bar
On y était tous trois fois par semaine y’avait personne y’avait pas de stars
Y’avait que des poètes avec des nouvelles phases qui finissaient en « nénuphar »
C’était la joie et l’insouciance et l’encre débordait des buvards
Ce n’est que du slam messieurs mesdames c’est juste un moment entre nous
Où les frontières deviennent instables entre les tables et ceux qui sont debout
Et sur l’estrade y’a deux poètes c’est quand même autre chose que Lorrie
Dans vous sourires j’ai vu mes cris c’est juste une période de ma vie
|
||||
10. |
La vénusienne
01:49
|
|||
La vénusienne
C'est une vénusienne, elle n'est pas de la même planète
Lorsqu'elle ouvre ses persiennes, ses yeux projettent des comètes
Notre passion n'est pas ancienne, chaque matin je la vois renaître
Et chaque soir, j'espère un signe, ma vénusienne à sa fenêtre.
Ces boucles douces sont des fragments de dentelle
Et son iris souple propulse des poussières de ciel
Elle ne laisse pas de traces, ses tresses sont trop sensibles
A la fonte des glaces, elle se disperse en grains de sable.
C'est une vénusienne, elle n'est pas de la même planète
J'aimerais que mes pensées soient siennes, dans le sillage de ses comètes.
Sa peau comme ses pupilles palpitent
Appel de l'épaule et sourire du papillon
Rayons couleurs de paille pour lesquels je fais le pitre
Des ronds dans de l'eau pâle pour des navires sans pavillons.
C'est une vénusienne, elle n'est pas de la même planète
J'espère qu'en ses persiennes, elle s'aperçoit que je pense à elle.
Elle est fragile ma vénusienne, femme de pierre aux pieds d'argile
Je la vois pleurer en regardant le ciel
Elle cherche ses origines et se demande où sont les siennes,
Les autres vénusiennes l'imaginent éprise d'une passion terrienne.
C'est une vénusienne, elle aimerait rejoindre sa planète,
Tout seul en bas de ses persiennes, je veux juste une place dans sa tête.
|
||||
11. |
L'avenir dans les larmes
04:47
|
|||
L'avenir dans les larmes
On avait enlacé nos initiales sur l’écorce d’un vieil arbre
Princesse du Macadam et Brindille de Panam
Tu m’as pris dans tes bras je t’ai embrassé dans le cou
Et quand j’y pense je ne rigole pas mon cœur s’emballe donc s’il te plaît écoute
Je revois ce petit banc je repasse souvent devant
Il est toujours planté derrière la place Pigalle
De nos secrets il a tout vu de nos étreintes il connaît tout
Histoire inscrite dans la rue jusqu’à notre dernier rendez-vous
Jusqu’à ce jour je n’ai pas trop fait de vagues
J’ai gardé le sourire du sourd et le regard dans le vague
Je garde le souvenir de moments savoureux
Qu’on avait arraché au sable de nos plus sombres vœux
On se disait amoureux ensemble donc invincibles
Deux solitaires issus d’une ville aux rêves les plus inaccessibles
On se disait sur l’avenir nos craintes gravissimes
On disait de nos vies qu’elles ne seraient plus des pentes ingravissables
J’ai gravé ça dans ma mémoire et chaque soir pour ces moments que je commémore
Je pose une bougie sur la table
Et de la cire la nostalgie déborde
Pourtant notre amour dort sous une plaque de marbre
On s’était promis monts et merveilles pour l’éternité
On riait même dans notre sommeil et chaque hiver avait la chaleur de l’été
Allez laisse-moi te dire encore une fois cette pensée condamnable
Je peux lire l’avenir dans tes larmes
Car maintenant je peux lire mon avenir dans tes larmes
L’arme à gauche elles coulent comme lave
Ou comme l’eau de pluie sur l’âme
Des gouttes qui se lovent dévoilent au fil d’une froide lame
Mon avenir dans tes larmes
Tu m’as donné un nom tu as certainement contribué au choix de mon prénom
Tu m’as appris à ta façon que quand c’est non c’est non
Mais quand c’est long c’est long les conséquences nous feront dire
C’est con c’est con
Donc dis-moi juste une fois si tu sais quand les petits enfants deviennent de grands adultes
Tu t’es sé-ca et tu croyais qu’on jouait encore au dix de chute
Si tu savais qu’on se cachait et qu’un de tes fils vendait du chit
Ça on le savait tu te serais fâché mais bon à quoi ça sert que je m’agite
Vu que tu n’es plus ici que nos soucis ne te concernent plus
Et quelle que soit la part de nos moments tragiques
Ce sera toujours la trajectoire du sang qui gicle
Tu sais papa je ne t’ai jamais parlé comme ça
Mais moi aussi tu vois je ne pensais pas pouvoir en être capable
Pourtant je n’ai même plus de cartable j’ai juste pris un stylo
Une feuille pour l’écrire sur un petit coin de table
Jusqu’à ce jour je n’ai pas trop fait de vagues
J’ai gardé le sourire du sourd et le regard dans le vague
Je garde le souvenir d’une douce enfance
De barres de rire de belles vacances
J’ai beau grandir mais quand j’y pense
J’ai rien compris du mot souffrance
Allez laisse-moi te dire encore une fois cette pensée condamnable
Je peux lire l’avenir dans tes larmes
On avait échangé notre sang autour de quelques verres de vin
Deux ados insouciants de ce que les grands appelaient le lendemain
On avait l’innocence le monde à portée de main
Même si on s’allumait dans l’ivresse on savait qu’on pouvait se faire confiance
Que chaque moment qui passe renforcerait nos liens
Dans tous nos pas et toutes nos traces tu seras toujours parmi les miens
Voilà ce qu’on se disait entre potes du moins je crois qu’on se le disait entre deux portes
Avant qu’une maladie t’emporte
C’est vrai que j’étais parti depuis longtemps et pourtant
J’ai compté les étoiles sur la voie lactée
Pour voir que la tienne s’était éteinte et ça je l’ai regretté
J’ai rien à rajouter maintenant je sais que la mort n’est plus une crainte
Pourtant je repense aux temps joyeux
Où sans gêne on se mettait à genoux pour attendrir les plus jolies
En fait on était jeunes et jamais jaloux des trajets
Qui parfois divergeaient mais rarement dérangeaient
Jusqu’à ce jour je n’ai pas trop fait de vagues
J’ai gardé le sourire du sourd et le regard dans le vague
Je garde le souvenir d’un véritable ami
Le genre de potes à qui j’ai dit je serai le gardien des tes nuits
Minuit passé je regarde ma plume tracer ces lettres qu’on ne pourra effacer
Allez laisse-moi te dire encore une fois cette pensée condamnable
Je peux lire l’avenir dans tes larmes
|
||||
12. |
Je parle votre langue
03:29
|
|||
Je parle votre langue
Je vous souhaite la bienvenue dans un voyage très ordinaire
Il me faut plus de dix mots pour développer son vocabulaire
J’ai survolé quelques langues en fait je crois être monoglotte
Grandes histoires ou modestes monologues je déniche les mots cachés au fond des grottes
C’est une langue avec ses codes ses indices et ses accents
Le stylo collé à l’index on travaille syntaxe et placements
C’est une caravane de mots et chaque phrase est une escale
Entre le sordide et le beau mais ses reflets restent pâles
On la parle en la criant certains diront en l’aboyant
Les poètes sans moyens savent aussi être flamboyants
On avance en louvoyant mais en nous voyant vous vous dîtes encore une langue de voyou
Pourtant ma langue est belle et bien pendue et elle vous regarde vous
A la recherche de l’argot perdu on la met à nu on lui retire son masque
On lui donne vie sur scène ou dans la rue entre elle et nous y’a comme un pacte
On marche mots dans la main certains restent collés à nos basques
On réinvente les lendemains et chaque parole est comme un acte
Ma langue est parfois lente quand elle lance des ultrasons en direction de l’outre ciel
Parfois elle s’accélère et ne laisse aucune trace sur le sol
Elle est fugace et volatile fragile comme un battement de cils
Mais elle peut être féroce comme une fille qui s’enfuit
On la parle en la criant certains diront en l’aboyant
Les poètes sans moyens savent aussi être flamboyants
On avance en louvoyant mais en nous voyant vous vous dîtes encore une langue de voyou
Pourtant ma langue est belle et bien pendue et elle vous regarde vous
Ma langue est noctambule la nuit est l’hôte de nos plumes
Et le matin nous dit qu’il fait encore un temps de poème
Elle aime tresser les mots avec les mots pour qu’ils se perdent quand elle articule
Elle aime se perdre elle-même au travers d’autres latitudes
Ma langue est paresseuse elle est discrète elle prend son temps
Elle disparaît parfois et secrètement se fait attendre
Puis brusquement un bruissement se fait entendre
Et je soulage sa soif dans de grands verres d’encre
On la parle en la criant certains diront en l’aboyant
Les poètes sans moyens savent aussi être flamboyants
On avance en louvoyant mais en nous voyant vous vous dîtes encore une langue de voyou
Pourtant ma langue est belle et bien pendue et elle vous regarde vous
Ma langue n’est guère docile elle ne maîtrise pas les mots lorsqu’ils se télescopent
Elle se défend mais se déforme dans les miroirs des kaléidoscopes
Elle devient alors incontrôlable l’abîme surgit de nos poitrines
Elle se détend et se dévoile semant quelques pensées intimes
Je parle votre langue vous la trouvez parfois sauvage
Pourtant elle vous ressemble il se pourrait qu’elle nous rassemble
Car nos langues se partagent il s’agit juste d’apprentissage
Elle prendrait tout leur sens si on les parlait tous ensemble
On la parle en la criant certains diront en l’aboyant
Les poètes sans moyens savent aussi être flamboyants
On avance en louvoyant mais en nous voyant vous vous dîtes encore une langue de voyou
Pourtant ma langue est belle et bien pendue et elle vous regarde vous
|
||||
13. |
Pardon docteur
04:03
|
|||
Pardon docteur
Ma solitude est un glaçon qui fond dans toutes sortes de liquides
Comme ces rivières de son où flottent quelques noms de filles
J’arriverai pas à la dire en fait j’ai pas de conversation
J’aurais bien quelques mots pour rire mais par instinct de conservation
Les grands timides se taisent et disent rarement je t’aime
Je me réfugie derrière ma pile de textes en attendant qu’on me dise je t’aime
Comme un rasoir jetable les belles histoires ne durent pas longtemps
A la fin elles font mal elles ont le goût d’un passage tranchant
Mais chaque regard touchant me dit que mon cœur pourrait flancher
D’un baiser sur la bouche je serais capable de m’épancher
Je prendrais des cours de chant et même des bains de boue
Je passerais mon dimanche à Auchan et tous les jours 8h debout
Je serais jamais méchant et tous les jours de bonne humeur
J’aurais l’intelligence de te dire t’es belle au moins toutes les demi-heures
Je me dirais que j’ai de la chance mais je me dirais aussi que tu me saoules un peu
Que quand j’y pense un peu si j’étais seul ce serait peut-être mieux
Refrain
1 – 2 Pardon Docteur quand je suis tout seul je voudrais être deux
Mais tant que la vie à deux me saoule je préfère être …
1 – 2 Je vous dis que je préfère être seul autant que faire se peut
Mais tant qu’à faire les deux …
Ça fait déjà douze ans de vie qu’on a presque en commun
Sans compter les gamins le compte en banque et le crédit de la salle de bains
Dans laquelle tu t’enfermes pour te refaire les mains
J’m’en fous j’ai ma nouvelle voiture et toi tes nouveaux seins
Notre vie est belle et simple comme nos amis super sympas
Pour toutes nos connaissances tu es super maman et moi super papa
Pourtant il n’y a que toi qui ne saches pas
Que je sais que tu as couché avec Patrick le soir où j’ai serré Cynthia
A ce propos mon amour j’ai remplacé l’ampoule de la cuisine
Racheté du Décapfour et puis des couches pour Mélusine
Mais à propos d’amour je crois que demain ça fera 6 mois
Que l’on s’endort en boule sans même se faire une bise
Pour les vacances d’hiver en fait c’est sûr je partirai seul
Et comme tu bosses je te laisse les gosses et toute la pile de vaisselle sale
Je vais pas te sortir des balivernes tu sais très bien que je t’aime
Au moins autant que ma maîtresse et si tu me quittes j’aurai de la peine
Refrain
Je suis une femme très très moderne donc forcément très très mature
Aucun désir ne me gouverne je gère très bien mes aventures
Quelques erreurs posthumes à l’arrière des voitures
Me rappellent la posture d’un postérieur que je donnais pour de la thune
Après quatre ans d’études de droit j’essaye de marcher droit
Fini les trucs à 3 et de craquer pour des gars maladroits
Car dans mon corps trop à l'étroit et trop souvent montrée du doigt
J’avoue avoir eu plus d’une fois des réveils regrettables
A côté de gars qu'avaient même pas la force de dire qu’ils m’aimaient pas
Et d’autres gars qui me voyaient mère après le premier soir
J’ai eu tellement d’amants tellement d’émois tellement de maux d’amour
Que si on me le dit poliment je serai encore capable d’y croire
Mais je passe mon temps à boire à traîner dans les bars
Comme dans un rêve je cherche du regard cet homme qui m’emportera
Qui me dira je t’aime et rallumera la flamme
Qui fait de moi cette femme qu’on effleure du bout des doigts
|
||||
14. |
Je suis un grand mytho
03:02
|
|||
Je suis un grand mytho
J’ai tellement répété mes textes que je suis le premier à m’en lasser
Pourtant ma vie sans l’écriture c’est comme une chaussure sans lacets
J’ai tellement rappé et slamé que mes lèvres sont toutes gercées
Quand j’ai compté tous mes couplets j’ai vu le papier se mettre à pleurer
Je suis un rappeur qui se dit poète et je fais plein de trucs avec les mains
Va dire aux poètes qui se disent rappeurs c’est moi le meilleur des mots
Et si la question se pose la réponse aura la posture de la rage
Va demander au 129H au fait c’est quoi le slam sauvage
Car après tout je suis né rappeur et ça faut surtout pas que je l’oublie
Un peu conteur mais pas menteur ça remonte à mon tout premier cri
J’écris pour moi faut pas que je me noie c’est comme une bouée de sauvetage
Et puis au fait demandez-moi je sais ce que c’est le slam sauvage
A ma naissance mon père m’a trouvé pâle ma mère trouvait que je parlais trop
Dans la clinique mouvement de panique quand je leur ai dit
« mais qu’on me passe ce putain de micro »
J’ai fait flipper les fées qui se sont penchées sur mon berceau
Elles voulaient toutes piquer mon flow mais j’ai jamais lâché le morceau
Depuis j’essaye de dire tout haut ce que certains murmurent tout bas
En scred c’est vrai je le dis pas trop : c’est moi qui écris les textes de Booba
Entre rappeurs c’est la coutume à un moment faut qu’on se la pète
Malheureusement j’ai pas le costume et aucune tresse sur ma tête
Je dis toujours « je » et je parle de moi au singulier
Et je suis de ces jeunes qui ne peuvent parler sans gueuler
Je suis dans un jeu où seules les phrases sont régulières
Mais j’ai le cœur léger autant que mes rimes sont des guerrières
Je fais du Hip-Hop sous la douche et même du Hip-Hop quand je dors
J’ai toujours les mots à la bouche et de ma gorge ça déborde
Pour Apostrophes Bernard Pivot passait toujours un petit coup de fil
Quelle catastrophe pour l’émission depuis que j’ai changé de mobile
Dans mes concerts personne ne bouge seules les têtes sont mobiles
Depuis que je rappe tout le monde voit rouge et Kool Shen joue aux playmobils
Et ça c’est mon ego un mégalo mais en plus gros
Et j’ai tellement les crocs que j’en oublie d’être rigolo
« Just a un grand mytho everywhere I go… »
J’écris des textes super longs et j’vous fais croire que je suis super bon
Si les mythos marchaient en bande et bien je serais chef d’escadron
J’ai la dégaine d’un rat d’égout sous mes airs de rappeur dégourdi
J’suis comme Stommy je manque de goût faudrait que je me fasse des bigoudis
Dans mon quartier je me fais charrier tout le monde m’appelle Harlem
Depuis qu’il est sorti du château ma vie n’est qu’une suite de problèmes
De quiproquos je sais plus qui je suis y’a trop de pourquoi de quoi de qui
Mon nez s’allonge comme Pinocchio chez les mythos I’m the King
Dans le 19ème j’leur ai fais croire qu’on m’appelait Grand Corps Malade
Sur Saint-Denis quand je me ballade je dis que je suis D’ de Kabal
Dans le 18ème je suis Neobled et sur Clichy je suis Dagobleen
Dans certains bars je suis Hocine Ben pour tous je suis un gobe lune
Mais je me fais plus passer pour Nada c’est trop de galères pour les nanas
Et si on me demande « c’est qui Rouda ? » là je réponds « franchement je sais pas »
La vérité c’est si je mens pas mais si je m’en bas y’aura plus de vérité
Moralité chacun de mes pas est un débat même en hiver j’arrive à croire que c’est l’été
Là c’est la fin de mon texte bon j’avais encore 3 ou 4 couplets
En vérité il faut que je me presse je suis attendu chez les Barclay
Au fait Jacky faudra que tu penses à me dire merci pour tout ce que tu fais
Et pour tous ceux qui rentrent sur Saint-Denis il me reste des places dans ma Bentley
|
||||
15. |
Train de vie poétique
01:52
|
|||
Train de vie poétique
Je n’invente pas de nouveau style je sais que les temps sont pas faciles
Et que nos peines sont pas factices je ne dis pas que ma vie est fantastique
Mais d’un point de vue pratique et je fais dans le synthétique
Si t’analyses on diagnostic très vite un train de vie poétique
Rien à boire un frigo vide des mégots qui s’empilent
Et des sachets de friandise des chaussettes identiques
Des tas de stylos bille des chansons un peu tristes et de la fainéantise
Des allures de bidonvilles et puis ce son qui m’hypnotisent
Des tracas dans la vie des stylos vides et un peu de chit
Quelques traces sur les vitres et Jean Genet à la bougie
Des nuits idéalistes sans érotisme et d’autres pleines de magie
Des jours un peu autistes et sans logique les gens m’appellent l’artiste
Des joies des tragédies des trajets qui dévient
Un cœur un peu fragile des projets des défis
Des choix des jeux de voix et je vois le temps qui s’enfuit
Brindille ou bout de bois je presse le pas on m’a dit Rouda soit rapide
J’ai dit OK d’accord OK pour tous les corps à corps
Mais reste encore un peu inquiet sur les principes de cet accord
Car c’est trop fort dès qu’un mot sort de la bouche de mon petit corps
Y’a comme un sort tout se déforme ça va très vite et le fond n’est plus la forme
Rafale de mots j’affole le mic au fond de moi un filament qui fout le waï
Donc voulez vous un peu de folie dans le flow
Je raffole d’amour de filles en rêve un peu enfant agoraphobe
Je me fous des mailles je suis la scène dîtes moi si je fais ce qui faut
J’y passe du temps je mitraille je travaille chaque détail
Je cherche les failles et teste les phases conteste ou pas je reste de marbre
Bout de paille je lève la garde de petite taille au visage pâle écoute je te parle
Avant que je me taille je m’entraîne un peu comme les jedis
Bienvenue dans la bataille car j’ai une longue ligne de vie
Une longue pile de rimes une envie de les dire une onde digne de vivre
Appelle moi la brindille je ne pousse que sur les murs de briques
Et je n’attends pas le vendredi pour prendre mon train de vie poétique
Poète a capelle qui parle debout qui tente le coup
Qui squatte tout qui s’tâte le pouls qui reste jusqu’au bout
Mes textes mis bout à bout sont tout à vous ils coulent en goutte à goutte
Et tous avouent avoir un grand besoin d’écoute
De vous à moi un peu comme vous je vous avoue avoir le goût
De mettre les bouts de bouger loin des bouches d’égout
Que voulez vous à tous les coups
J’ai besoin des mots par bouchée double
Ça fait un bout de temps que je pousse dans ce bout de métal blanc que je tousse quand
Je slame sur douze temps Inconstant je suis un peu distant laisse moi cet instant sinon j’étouffe sans
Ma vie n’est pas douce pour autant j’écris la bouche pleine de sang
J’essaye de toucher tous les sens c’est bien la poésie que j’épouse, non ?
|
||||
16. |
||||
Les blancs ne savent pas rapper
Mais qu’on me passe ce putain de mic’ et que l’orage s’élève de nos lèvres
Que nos regards s’élèvent dans ce monde si laid 129H célèbre le verbe
Se compromet pour mettre des patates au mic’ des patates aux mecs
Pour mettre de côté des pépettes honnêtes mais pas de survet nike
Donc passez-nous ce putain de mic’ avec ou sans fil pour les backs
HF ou hygiaphone au cœur des bars mais jamais dans les boîtes
Tu dis c’est qui ces trois gars qui déboulent dégagent à tous les coups
Font des dégâts déballent foutent les MC’s au fond du trou
Mais du fond du cœur on se dit peut-être poètes
On a beau être rappeurs sans oublier d’être bête
Peut-être slameurs pour les esthètes peut-être on fera bouger les têtes
Même si c’est pas l’été t’inquiète
Tant que le beat est sec et tout plein de breaks voici le gringalet le sec
Mon faible gabarit contient mon vague à l’âme mais gare à l’eau qui dort
Même sous un corps d’insecte
Paraît que les blancs savent pas rapper mais passez-moi le mic’
Une p’tite minute a capella laissera plus d’un MC stoïque
Les hystériques dressent l’historique des mystères poétiques
Une liste horrible de textes de rimes un rappeur squelettique
Et rien ne tarit le flow de mon collectif
Rien à branler rien à foutre à part foutre des branlées
Tout à prouver mais rien à faire rien n’a changé sur nos routes
Rien à vendre tout à prendre rien à craindre des coups à rendre
Marre d’entendre des cons de perdre son temps on a plus le temps d’attendre
J’rappe en dehors des temps
Un blanc qui s’excite autant ça c’est embêtant
Mais tant que c’est entêtant mon flow s’étend avant que mon texte s’éteigne
J’ai bien 30 ans et ça c’est important
Attends attends entends tonton j’suis entêté têtu
Et si je me tais devant ta lassitude tu me diras qui es-tu ?
J’te répondrai le R le O le U et j’ajouterai le D le A
129H putain ça fait déjà cinq ans qu’on évolue et ça c’était voulu
Voulez-vous chanter avec nous ?
J’m’en fous des qu’en dira-t-on ou ce que diront les racontars
Mon son dira prendra des rides et grandira avant qu’il soit trop tard
Stop ! Tu vas voir un babtou qui joue là son va-tout
Mmmh pardon pour la quinte de toux
Tais-toi où vas-tu t’étais où t’es pas fou
Cet été on t’a vu en tutu faut que t’avoues
C’était qu’on a vu que t’avais rendez-vous
Qu’on avait entendu que ta vie c’était flou
On me dit que les blancs savant pas rapper j’m’en contrefous
On me dit qu’ils ne savent pas danser et qu’ils chantent faux
Faux qu’ils ne savent pas se saper que leur couleur rend flou
Faut pas nous prendre pour ce qu’on est pas
Parler de ce qu’on ne connaît pas juger ce qu’on connaît pas
En connaissance de causes j’en parle Lyor Néo et Rouda
J’m’en bats me débats et combats pour mes gars
J’emballe le débat d’mes déboires ici bas
Taper des barres plomber des bars on reste sur nos gardes
Mais gare au gamin qui s’égare par mégarde garde une gomme en main
Sans passer par la case départ je fais mes gammes
J’regarde et vois et c’est un vrai régal
Si t’en as ras le bol de mon grain de voix ça m’est égal
Egal à moi le gaouli le blanc du 20ème à Pigalle
Le titi parigot la brindille sur Panam
Un stylo dans une main pour assécher les larmes
Mais c’est avec le mic dans l’autre main que je voudrais rendre l’âme
Donc merci beaucoup messieux dames même si sur ce coup
Je ne vous secoue pas que ce couplet vous semble interminable
Appelez ça du rap de la soupe du spectacle ou du slam
Ça reste et restera sauvage car nos lyrics nos textes s’abattent sur la table
|
||||
17. |
Arrêtez-les
02:53
|
|||
Arrêtez-les
Allez-leur dire de notre part que personne ne nous arrête
Que notre musique est un rempart sur lequel se brisent toutes les tempêtes
Voici l’alliance originelle et rare du silence et du poète
Qui donne naissance en ce soir à une essence secrète
Dites leur aussi que personne ne peut stopper les éléments
Que les phénomènes les plus troublants ne s’expliquent pas forcément
Et dites leur bien que rien n’est plus solide que le diamant
Qu’on ne peut détruire ce qui agit consciemment
Est-ce qu’on arrête la vague qui vient s’écraser sur le sable
Est-ce qu’on arrête l’orage qui éclate en rendant le ciel stable
Est-ce qu’on empêche les nuages de faire le tour de la terre avec des câbles
Est-ce qu’on empêche le feu tout simplement de faire des flammes ?
Donc s’ils vous disent « arrêtez-les » répondez leur que personne ne nous arrête
Mais s’ils insistent combattez-les faîtes leur comprendre que nos armées sont prêtes
Et dîtes leur sans délai que des douleurs qu’ils ont fait naître
Bientôt s’écoulera le lait qui viendra nourrir nos révoltes
Allez leur dire par-dessus tout que nous sommes une espèce peu docile
Que pour s’échapper d’ici il nous suffira d’un battement de cils
Nous ferons sauter les garde-fous et les murailles invisibles
Et nous resterons debout devant leurs valeurs risibles
Allez leur dire qu’on sait déjà ce qu’ils vont dire
Qu’ils vous ont dit de nous qu’on avait dit qu’on préférait les voir mourir
Et pas seulement de rire vu qu’on prépare le pire
De nos soupirs de nos silences pour voir s’écrouler leur empire
Est-ce qu’on arrête les poètes quand ils vont se cacher pour écrire
Est-ce qu’on empêche les tristes sorts de faire de nous de tristes sirs
Est-ce qu’on empêche les planètes de naître d’émettre puis de mourir sans un cri
Est-ce qu’on arrête l’élève quand il dépasse le maître dans tout ce qu’il écrit ?
Allez leur dire que nous sommes jeunes et que nous avons le temps d’attendre
Qu’au lieu de tendre l’autre joue nous aurons quelques coups à rendre
S’ils souhaitaient qu’on s’endorme qu’on abandonne ou qu’on se pende
La seule réponse qu’ils vont entendre c’est « casse-toi tu pues t’es pas de ma bande »
Et dites leur bien que nous sommes nombreux à remuer dans l’ombre
Que nos bombes étendront des couleurs sur les murs les plus sombres
Et pour finir murmurez-leur que même les murailles les plus solides un jour s’effondrent
Qu’ils seront le seul phénix à ne pas renaître de ses cendres
Allez leur dire de notre part que personne ne nous arrête
Que notre musique est un rempart sur lequel se brisent toutes les tempêtes
Voici l’alliance originelle et rare du silence et du poète
Au fait, la fin du texte est muette ………………………………………………………………
|
||||
18. |
Le conte des 1001 peines
03:16
|
|||
Le conte des 1001 peines
Ce qui va suivre n’est pas une page qui se tourne
Mais plutôt toute une pile de livres qui s’écroule
Ma vie est un visage dont le regard se détourne
Dans les méandres d’un passage où y’a même pas d’issue de secours
J’aurais aimé que ce texte ne soit pas si terne
Et qu’à son terme on conteste que je sois taciturne
Mais quand le poète pleure il lui faut plus qu’une citerne
Pour contenir le fleuve du conte des mille et une peines
J’ai compté mille et une nuits avant d’entendre cet appel
On n’a pas mille mais une vie pour que douleur devienne lanterne
Pour que le chat devienne panthère que le poème devienne comptine
Que la lumière se fige en cire quand la bougie se calcine
J’ai connu mille et une haines allez savoir pourquoi seule la dernière compte
J’ai croqué mille et une scènes d’une encre pourpre et froide comme la fonte
Mon conte des mille et une peines n’est pas une plainte mais une estompe
Où les ombres s’apaisent au moment de la dernière goutte
A chaque fois qu’on se jure cette fois c’est la dernière fois
On souhaite conjurer le sort de ce qu’on laisse derrière soi
Une silhouette se dessine lorsque la nuit achève le soir
C’est le poète sur une estrade recouvert d’un foulard de soie
Et si ce texte vit moins longtemps qu’un château de sable
Je serai cet enfant qui dresse des barricades pour le défendre des vagues
Et s’il en reste quelque chose j’en ferai des chapitres ou du son
Faîtes juste que les larmes de sang ne deviennent des lames de fond
Mesdames et messieurs je vous parle du fin fond de mon âme
Pour qu’au fin fond des cieux on sache ce que ma plume entame
Qu’on sache aussi que seul le silence me condamne
Qu’on sache enfin que rien ne sèche à part les larmes
J’ai usé mille et une consonnes pour mille et une syllabes
Epuisé le verbe sous toutes ses formes pour en tirer les plus belles fables
Car ce qui ne tue pas nous rend plus fort comme dit si bien Grand Corps Malade
Et nos blessures se transforment pour donner corps à l’impalpable
Je l’ai crié si fort que même les mots se sentent coupables
De devenir des métaphores des figures de style malléables
Si l’écriture fonctionne comme un gilet pare-balles
Voici mon stock d’impacts et tout mon sac de paraboles
C’était le dernier témoignage d’un rappeur de gouttière
Une succession d’images pour ceux qui pensent avoir un cœur de pierre
Et si ce texte vous a plu s’il vous plaît n’applaudissez pas
J’aurai mille et une poésies de plus si celle-ci ne suffit pas
Et si ce texte vit moins longtemps qu’un château de sable
Je serai cet enfant qui dresse des barricades pour le défendre des vagues
Et s’il en reste quelque chose j’en ferai des chapitres ou du son
Faîtes juste que les larmes de sang ne deviennent des lames de fond
|
||||
19. |
Un jour peut-être
01:15
|
|||
Un jour peut-être
Un jour peut-être tout cela sera plus facile à dire
Je pourrai m’endormir avec tes regards ta voix et ton sourire
Un jour peut-être je te verrai ailleurs que dans mes rêves
Ailleurs que dans mes rues j’ai encore le goût de tes lèvres
Un jour peut-être je n’aurai plus du tout de haine
Et plus du tout de peine lorsque je comprendrai les tiennes
Un jour peut-être j’apprivoiserai l’absence et la colère
Je donnerai aux collines ton nom et celui de ton père
Tu vois Nina je ne t’oublie pas comment pourrai-je le faire
C’est toi qui m’as appelé Rouda
Qui m’as dit fonce ne baisse jamais les bras
Tu sais très bien que t’es un poète
J’espère que là où t’es tu es bien que tu me vois
Et que tu entends ma Musique des Lettres
|
||||
20. |
In bed with Georges Bush
01:59
|
|||
In bed with Georges Bush
I’m in the bed with Georges W. Bush
En fait je suis dans le bad j’ai peur que cet homme me touche
Il sort de la salle de bains il vient de prendre sa douche
S’allonge sur son matelas se sert contre sa peluche
Georges dort mal Georges n’a pas sommeil
Il pense à l’empire du Mal et dans ses draps cherche conseil
Georges a mal au ventre Georges ne dort que d’un œil
Il aimerait remonter la pente mais il n’a pas trouvé de treuil
Il a pas mal de pétrole mais pas beaucoup d’idées
Alors il se console dans l’alcool je vous en supplie il faut m’aider
Je suis sa femme mais il m’appelle Saddam lorsque l’on fait l’amour
Parfois il s’enflamme et croit sodome le Mollah Omar
Il m’oblige à porter la moustache
Un pastiche qu’il range dans le placard avec les godemichés
Souvent il aime aussi que je l’attache
Et que je lui chante « It’s fun to stay at the Y.M.C.A. »
Y’a deux semaines il a voulu que je prenne de cours d’arabe
Il voulait que je l’insulte dans son costume de femme afghane
Depuis je porte des babouches et le prend dans ma bouche pendant qu’il fume du hash
« C’est la mère Bush qui a perdu son chat »
Depuis le 11 septembre son sexe est comme de la viande tendre
Elle était droite comme un avion maintenant pathétiquement je la vois pendre
Georges W. n’arrive plus à bander Georges W. bande mou
La destruction du World Trade Center symbole doublement phallique
Eut pour action de stopper ses ardeurs et dans son slip c’est la panique
Des pulsions sataniques des fantasmes de détraqué
Maculer l’Irak de son sperme, émasculer les imams
Des mosquées de Moscou, des mosquées de la Mecque
Georges W. n’arrive plus à bander Georges W. bande mou
Mais Georges Bush s’en bat les couilles
Et justement il se masturbe tristement
Repasse en boucle des cassettes avec des acteurs talibans
Et ses larmes se mélangent à son liquide séminal
J’ai épousé un impuissant le Président est un minable
Georges dort mal Georges n’a pas sommeil
Il s’empare de son colt posé à côté du réveil
Georges s’est décidé il va libérer son corps
Georges a cru se suicider mais la balle ricoche encore.
|
ROUDA Paris, France
Rouda est un rappeur et slameur parisien qui multiplie les activités : albums, featurings, spectacles, chroniques radio, voix off, écriture de séries TV. Son parcours de globe-trotter l’emmène de Bujumbura à Caracas, tandis qu’en France il anime régulièrement des ateliers d’écriture avec le Collectif 129H. Le 05 janvier 2023, il sort Les Mots nus, son premier roman aux Éditions Liana Levi. ... more
Streaming and Download help
If you like ROUDA, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp